O.D.D. Zone
  Épisode 6
 

 

Épisode 6
 
 
                                                            La réalité des cauchemars.
 
John Cusack dans le rôle de Michael
 
 
7h22pm, maison de Mathieu et Carrianne
 
Dominic avait apprit la terrible nouvelle par Mathieu et était passé voir Carrianne pour prendre de ses nouvelles. Ils étaient tout deux assis dans le salon pendant que Mathieu se dévouait à essayer de préparer le souper. Ghost avait la tête posé sur les genoux des sa maîtresse, le regard vitreux et endormi.
Mathieu : C’est prêt, venez manger! Dominic tu vas rester à souper avec nous?
Dominic se leva et posa une main réconfortante sur l’épaule de l’ancienne scientifique.
Dominic : Non, Stéphanie va vouloir me tuer si je ne rentre pas. Faut que j’y aille. Carrianne je vais repasser demain et n’hésite pas à me le faire savoir si tu as besoin de quelque chose. Salut!
Il se pencha pour lui donner deux baisers sur les joues et se dirigea vers la porte pour mettre son manteau.
Mathieu : Tant pis pour toi alors! Carrianne tu viens manger? C’est du pâté chinois. Je ne l’ai pas brûlé cette fois. Il a l’air mangeable.
Carrianne : Je n’ai pas faim.
Mathieu : C’est juste un emploi, tu en trouveras un autre. Il faut que tu te nourrisses.
Carrianne : Je n’ai pas faim. Je vais me coucher.
Mathieu soupira et Dominic fini par sortir. En se rendant à sa voiture, il rencontra Carl. Il comprit que le tueur allait sûrement rendre une visite de solidarité à son amie.
Dominic : Si tu allais voir Carrianne, elle est allée se coucher.
Carl (prit au dépourvu) : Je…Je ne faisait que…heu… passé dans le coin.
Il se retourna et partit dans le sens opposé. Dominic trouvant la situation bizarre, préféra faire comme si de rien n’était et repartit pour chez lui. Carl attendit que la voiture noire du sorcier ce soit éloigné pour retourner vers la maison de la jeune fille. Par la fenêtre, il pouvait voir Mathieu s’intoxiquer avec son souper et l’ombre de Carrianne dans sa chambre, un étage plus haut. Elle marchait de long en large devant sa fenêtre. Son rideau était tiré, mais sa silhouette se découpait nettement. Il resta planté devant la résidence, sans bouger, sans parler. Il attendait, sans but précis. Le temps passa et la lumière disparut, emportant avec elle le contre-jour de la jeune femme. Soudain, la porte d’entrée s’ouvrit et Mathieu, qui sortait les poubelles, surpris Carl observant la chambre de sa sœur. Il n’eut pas plus le temps de réfléchir qu’il s’élança à la poursuite de l’intrus.
Mathieu : ESPÈCE DE PERVERS! JE VAIS TE CASSER LES JAMBES ET T’ARRACHER LES YEUX!
Carl partit en courant, poursuivit par Mathieu.
Mathieu : JE VAIS TE TUER, T’ÉGORGER!
Carl tourna dans une ruelle étroite et réussie à échapper à son poursuivant. Il attendit d’être sûr que l’autre n’était plus dans le coin, avant de retourner chez lui. Il n’aurait pas dû rester là aussi longtemps. Il n’aurait même jamais dû se rendre là-bas. À quoi avait-il bien pu penser? Son côté impulsif commençait à prendre le dessus. Il devrait faire plus attention à l’avenir, cela pourrait devenir une faiblesse. Il ce n’était que depuis qu’il avait rencontré cette fille que des faiblesses dans le genre se présentaient. Un cadeau empoisonné, voilà ce qu’elle était. En rentrant, il n’y avait aucune lumière, l’endroit était désert. Son frère devait avoir reçu une invitation de dernière minute, de la part d’une de ses nombreuses conquêtes. Il alla donc s’allonger sur le sofa et s’endormi.
 
11h57pm, Bar la Larme du Dragon.
 
Nikolas chassait gentiment ses prochaines victimes, pendant que Katia s’inquiétait de l’autre côté de son comptoir. À sa connaissance, Anika lui avait dit que les membres de l’O.D.D., envoyés la veille, allaient tuer ce maudit vampire. Pourquoi était-il encore là, affichant son habituel sourire fier et si charmeur? Elle s’approcha de son client en essayant de paraître naturelle.
Katia : Café noir comme d’habitude?
Nikolas: Pas aujourd’hui, je ne resterai pas longtemps.
Katia s’éloigna et alla téléphoner dans la partie réservée aux employés. Elle s’impatientait car personne ne lui répondait.
Katia (toute seule) : Répond, Répond!
Elle tournait nerveusement le fil du téléphone entre ses doigts.
Katia (marmonne) : Pourquoi tu ne répond pas?
Nikolas : Peut-être parce qu’elle n’est pas là.
Elle sursauta et échappa le téléphone. Elle ne l’avait pas entendu approcher.
Nikolas : Nerveuse?
Katia : Vous n’avez pas le droit d’être ici. C’est pour les employés seulement.
Nikolas : Je sais.
Katia : Sortez d’ici.
Nikolas : Vous alliez appeler les sorcières? Envoyez moi en cent, elles ne pourront rien contre moi. Je me suis débarrassé des deux premières, je recommencerai volontiers. Leur sang était exquis.
Katia : Vous ne pourrez pas toujours gagner.
Nikolas : Ah non?
Il s’avança vers elle pour lui entourer la taille de son bras et la poussa contre le mur derrière elle. La gorge de la femme se serra, la peur commençait à lui donner cette odeur si attirante.
Nikita : Je te laisse seul seulement une heure et tu en profites pour charmer la première femme que tu vois. Alors là je suis déçue.
Le vampire tourna la tête sans toutefois se détacher de sa nouvelle victime.
Nikolas : Encore toi! Vas-tu un jour me laisser tranquille?
La sorcière s’avança dans un déhanchement exagéré, ses talons aiguilles résonnant sur le plancher de bois. 
Nikita : Si j’obtiens ce que je désire, il y a une chance.
Nikolas : Ça m’étonnerait. J’aimerais discuter avec la jeune demoiselle et ensuite manger en sa compagnie.
Nikita : Mon sang ne te convient pas?
Nikolas : Non!
Katia pensa que les deux individus avaient oublié sa présence et tenta une fuite subtile. Elle vint pour s’en aller, mais Nikolas la plaqua plus fort contre le mur pour l’en empêcher.
Nikolas : Impatiente!
Nikita : Qu’est-ce qu’elle a de plus que moi?
Nikolas transperça la chair du poignet de sa victime et y but deux ou trois gorgées de sang tout en ignorant l’autre. Il se retira pour apprécier pleinement le goût revigorant de l’hémoglobine qui coulait dans sa gorge.
Nikolas : Elle est sans défense, elle a peur. C’est meilleur avec la peur.
Il se passa la langue sur les lèvres ce qui les enduisit de sang encore frais. Nikita bouillait de jalousie et d’envie. Elle avança encore d’un pas.
Nikita : Je peux avoir peur si tu le veux tant.
Nikolas (impatient) : Tu vas la fermer!
Il donna un coup de poing sur la mâchoire de la sorcière, qui alla atterrir dans des caisses d’alcool. Celle-ci avait la lèvre fendue, mais même l’odeur de son sang ne fit pas détourner le vampire de son autre victime. Elle resta étendu là un moment encore, la tête lui tournait un peu. De son côté, le vampire avait reporté toute son attention sur la barmaid.
Katia : Même si tu me tues, il y aura d’autres personnes qui seront capable d’avertir l’O.D.D. et ils t’auront. Tu ne pourras pas leur échapper.
Nikolas (intéressé) : L’O.D.D.? Qu’est-ce que c’est l’O.D.D.?
Katia : Ton pire cauchemar!
Voix : J’en doute!
Une grosse voix grave résonna dans la pièce. Il n’y avait personne d’autre avec eux. Cette voix avait quelque chose de familier aux oreilles de Katia, mais son cerveau refusait de lui transmettre les informations qui lui manquaient pour identifier cette voix.
Nikolas (amusé) : Je n’ai peur de rien. C’est toi qui fais ça? Tu es une sorcière?
Voix : Faux!
Nikolas : Arrête, tu n’impressionnes personne.
Katia : Je ne fais rien, je le jure.
Voix : Elle a raison! Ce n’est pas elle.
Nikolas : Je commence à trouver ça moins drôle. Tu joues avec ma patience.
Il lui entoura la gorge de sa main gauche et la souleva à environ vingt centimètres au-dessus du sol.
Voix : Elle n’a pas peur de mourir de cette façon. N’aimerais-tu pas la voir souffrir plus? N’aime tu pas ressentir la peur chez tes victimes?
Nikolas : LA FERME!
Voix : Moi je sais ce qui la terrifie littéralement. Elle y rêve chaque nuit.
Nikolas : TA GUEULE!
Voix : Toi non plus tu n’es pas très patient. Je sais ce qui l’effraie au plus haut point. Moi je le sais, moi je le sais!
Nikolas : JE VAIS TE TUER! LA FERME!
Voix : Me tuer? Je ne suis pas tuable, puisque je ne suis plus réel.
 
Katia se réveilla en sueur. Elle regarda autour d’elle. Sa chambre était comme d’habitude, elle était dans son lit et aucun vampire ne l’avait attaquée. Son cadran affichait 7h30 en gros et d’un rouge très clair. Elle se leva pour se faire un café. Son copain était déjà dans la cuisine et s’apprêtait à aller travailler.
Frédéric : Déjà debout? Habituellement tu dors jusqu’à 3h30 de l’après midi et tu vas travailler.
Katia : Je sais, mais j’ai fais un cauchemar.
Elle vint pour mettre du sucre dans sa tasse, mais s’arrêta net en voyant une morsure à peine cicatrisée sur les veines de son poignet droit.
 
8h42pm, Hôpital publique
 
Depuis son réveil, Lorna n’avait vu aucun médecin. Quelques infirmières étaient venues la voir pour prendre sa pression, vérifier le niveau de son soluté et lui changer sa poche de sang de transfusion, mais personne n’était en mesure de la renseigner sur son état. Elle se sentait en pleine forme, mais ne pouvait quitter l’établissement sans le consentement d’un foutu médecin. L’ennui avait repris sa place dans la chambre déserte. Le démon était partit à sa demande, une fois son temps écoulé. Bien qu’à la fin de son heure admise leur conversation avait trouvé un sens un peu plus agréable, il était hors de question qu’elle continue de voir un tel monstre. Depuis son départ, tout était redevenu calme. Il fallait qu’elle l’avoue, dans une telle situation il avait été bien utile. Bien sur il lui avait sauvé la vie, mais par orgueil elle aurait préféré mourir dans ce cimetière sinistre plutôt que d’être redevable envers cette créature. Après tout lui aussi lui avait été redevable. À quoi avait-elle bien pu penser en sauvant la vie de cet être infâme? Son intuition aurait-elle pu être assez efficace pour prévoir les événements qui venaient de se produire? Elle savait qu’elle se trompait rarement quand elle avait ce genre de sentiment, mais elle s’impressionnait à chaque fois. Elle n’était pas sorcière pour rien. Une terrible idée lui traversa l’esprit. Si le monstre avait mangé son médecin? Son expression changea. Non, bien sûr que non il n’aurait pas fait ça. Mais si c’était vraiment le cas? Elle devrait rester coincée dans cette chambre d’hôpital pendant des jours encore jusqu’à ce que quelqu’un d’autre décide de la prendre en charge. Il n’en était pas question! Pas question non plus de rester enfermé ici une minute de plus d’ailleurs! Elle décolla les rubans adhésifs qui maintenaient l’aiguille de son soluté et celui de sa poche de sang dans le creux de son coude. Elle extirpa ensuite ses dites aiguilles de ses veines et alla enfiler ses vêtements lavés et pliés qu’une garde avait rapporter.
Lorna : Ho non!! Ha les cons!!!
Elle constata que les responsables qui avaient lavé ses habits avaient utilisé un sèche linge conventionnel pour les faire sécher. Résultat : son pantalon lui remontait maintenant en haut des chevilles. C’en était trop pour elle, elle devait quitter les lieux avant de faire une crise. Alors qu’elle allait franchir la sortit de sa chambre de malheur, elle tomba nez à nez avec un homme en blouse blanche.
Médecin : Où croyez-vous aller comme ça madame?
Lorna : Tiens il y a donc des médecins dans cet établissement! Je n’y croyais plus!
Médecin : Je ne tiens pas à répondre à cela. Aller vous asseoir je vous pris, je dois vous examiner.
Lorna s’exécuta sans dire un mot, mais au fond d’elle-même, l’envie de l’envoyer paître se faisait de plus en plus forte, mais elle réussi à se maîtriser.
Médecin : Donc, pourriez-vous me dire votre nom je vous pris. L’homme qui vous as emmené à dit vous avoir trouver alors qu’il passait dans le coin et que vous n’aviez pas de papiers d’identité.
La sorcière fronça les sourcils en se demandant si elle avait ou non son permis de conduire et sa carte de crédit au moment de l’incident.
Lorna : Je m’appelle Élodie Mercier Prévost j’ai 27 ans et je ne suis pas du coin.
Le médecin pris note sans trop poser de question et déposa son pad et son crayon sur la table de chevet à côté de Lorna. L’homme se mis les embouts de caoutchouc de son stéthoscope dans les oreilles et apposa le pavillon sur la poitrine de la femme en lui demandant de respirer profondément. Il répéta la scène dans son dos et se mit à la tâche de prendre sa tension artérielle.
Lorna : Vous savez, à toutes les heures, depuis que je suis ici, il y a une infirmière qui vient prendre ma pression. Alors je ne vois pas pourquoi vous le refaite si à chaque fois, elles m’ont affirmer que tout allait bien.
Médecin : En effet, votre pression est bonne. On n’est jamais trop prudent lorsqu’une personne perd autant de sang. D’ailleurs, pourriez vous expliquer comment cela c’est produit?
Lorna : C’est bête, mais je ne me souviens vraiment pas de ça. En revanche je me souviens d’un tas de chose comme où j’habite et comment me rendre chez moi. Puis-je rentrer?
Médecin : Où travaillez-vous madame Prévost? Peut-être serait-ce un accident de travail, si c’est le cas vous pourriez être dédommagée.
Lorna : Je suis étudiante en médecine. Il est donc improbable que je me sois blessé au travail puisque je suis arrivée en pleine nuit non?
Le médecin approuva. Il désinfecta un thermomètre de verre avec un linge stérile imbibé d’alcool à friction et l’offrit à la sorcière pour qu’elle le mettre dans sa bouche. Elle le fit sans se faire prier, mais son visage trahissait son irritation.
Médecin : Êtes-vous allée à la selle aujourd’hui?
Lorna (Embêtée) : J’ai un thermomètre dans la bouche ça peux pas attendre?
L’homme soupira et regarda sa montre pour calculer dans combien de temps elle pourrait retirer l’objet de sous sa langue. Un silence s’installa dans la pièce. Enfin il retira l’appareil et griffonna la température donner sur ses papiers.
Lorna : Alors tout est beau? Je peux partir?
Médecin : Pas encore, êtes-vous allez à la selle aujourd’hui madame Prévost?
Lorna (Impatiente) : Non, mais si vous continuez de me faire chier ainsi ça ne devrait plus tarder.
Médecin : Vous devriez apprendre à être plus poli, un futur médecin respecte autant ses collègues que ses patients.
Lorna commença à changer de couleur. Ses joues devinrent rouge et elle du prendre une bonne respiration par le nez pour se calmer.
Lorna (dents serrées) : Puis-je quitter les lieux s’il vous plaît? Je me sens bien.
Médecin : J’aimerais que vous restiez encore un peu, je trouve étrange que vous vous soyez remise aussi vite après ce que vous avez vécu.
Lorna : Je guéris vite, c’est dans mes gènes. Laissez moi partir maintenant!
Médecin : Désolé madame Prévost, mais je voudrais vous gardez en observation encore 24 heures pour votre sécurité.
La sorcière se leva brusquement, attrapa l’homme en blanc par le col et le plaqua sur le mur le plus près.
Lorna : Pour votre sécurité je vous conseille de me laisser sortir!
Le médecin avala difficilement sa salive et cligna des yeux à plusieurs reprises sans savoir quoi répondre. Lorna ramassa le trousseau de clef poser sur le tabouret où s’était trouver ses vêtements, lâcha le pauvre type et partit d’un pas décidé vers la sortie de l’hôpital.
 
10h34pm, maison de Mathieu et Carrianne.
 
Mathieu était aller se coucher directement après avoir perdu la trace du pervers. Selon lui, il s’agissait d’un voisin, même si il n’en était pas totalement sûr. Il n’avait pu l’identifier, car il faisait trop sombre. Avant de s’endormir, il s’était juré de constamment surveiller sa sœur. La tâche serait plus ardue puis            qu’elle allait rester à la maison pendant que lui irait travailler, mais dès qu’il en aurait la chance, il deviendrait comme son ombre.
De son côté, Carrianne ne trouvait pas le sommeil. Elle revoyait sans cesse ce qui c’était passé dans la journée. Elle restait assise dans le noir à contempler un espace vide. La voix d’Élenie résonnait encore dans sa tête. Il fallait qu’elle arrête d’y penser. Dormir aurait été la meilleur chose à faire, elle le savait. Pourtant, ça ne marchait pas. Elle se leva, enfila un polar par dessus son pyjama, chaussa une paire de mocassin lui servant surtout de pantoufles et sortit par la fenêtre pour aller prendre l’air. La nuit était froide, mais pas autant qu’elle aurait dû l’être en cette fin d’octobre. Elle se promena lentement dans les rues, les mains bien au chaud dans les poches de son pantalon de pyjamas en flanelle. Les chats de gouttières fouillaient dans les généreuse poubelles d’un restaurent à service rapide, les rares voitures passaient silencieusement près du trottoir, les quelques lumières allumées restantes dans les maisons s’éteignaient petit à petit. Elle passa devant la maison de Dominic, le dépanneur abandonné et couvert de graffitis et le parc désert où certaines balançoires bougeaient seules, pousser par la petite brise fraîche. Carrianne sentait le besoin de parler à quelqu’un. Son frère n’étant pas une personne très concernée, Dominic était probablement déjà endormi, elle se parla à elle même.
Carrianne : 1- Tu as vraiment tout gâchée. Il te l’avait dit, il t’avait prévenu de ne pas emmener Ghost. Pourquoi ne l’as-tu pas écoutée? Il a beau avoir l’air constamment con, ton frère a toujours raison.
                   2- Tu commences à devenir folle. Écoute toi, tu parles toute seule. Pourtant tu sais que tu peux en parler à quelqu’un. Lui il voudra t’écouter. On est tout près, vas-y donc!
1-     Non, je ne veux pas lui mettre ça sur le dos. Je me débrouille déjà bien jusqu’à maintenant. Ça n’as jamais tuer personne non plus de parler seul, en plus j’en suis consciente je ne dois pas être si folle que ça…non?
2-     Fait comme tu veux! Après tout tu as fait à ta tête quand Mathieu t’a défendu de travailler pour l’O.D.D et tu n’as toujours pas écouté lorsqu’il t’a conseillé de laisser Ghost à la maison. Alors pour une fois écoute donc ce que ton fort intérieur te dit et va le voir. Tu sais que ça ne lui dérangera pas. Peu importe ton humeur, il voudra être avec toi. Va essayer, tu n’as rien à perdre… plus maintenant en tout cas!
1-     Très drôle!
Elle arriva devant une maison bien banale d’où aucune lumière n’émanait. Elle frappa timidement à la porte. Il n’y eu aucune réponse.
Carrianne : 1- Tu vois, il n’y a personne. Ils doivent dormir eux aussi.
2-     Ils n’ont pas dû t’entendre! Sonne!
1- Je te déteste
                 2-Tu te déteste toi même.
 
Elle appuya d’un geste bref sur la sonnette, attendit à peine deux secondes et tourna les talon, prête à partir. Elle était arrivée presque au bout de l’allée lorsque quelqu’un à l’air endormi vint ouvrir.
Carl (bête) : Quoi!?
Carrianne revint sur ses pas, hésitante et mal à l’aise.
Carl : Qu’est-ce que tu viens faire ici?
Carrianne : Rien, je voulais juste…rien.
Carl attendit qu’elle trouve ses mots, mais comme elle ne semblait intimidée, il tenta une approche différente.
Carl : Tu ne veux pas entrer deux+ minutes?
Carrianne : Non, je ne veux pas déranger plus que ce que j’ai déjà fait.
Carl : Tu ne dérangeais pas! Entre, tu me racontera ce qui t’es arriver aujourd’hui.
Carrianne : Tu lis dans les pensées?
Carl : Non, mais j’ai entendu des histoires. Comment tu prends ça?
Carl ouvrit la lumière de l’entrée et après que son invitée ait passé le pas de la porte, il ferma celle-ci et tira le verrou. Ils se dirigèrent ensuite vers la cuisine où encore là le tueur alluma les lumières. Ils s’assirent autour de la table à manger.
Carl : Tu n’as pas emmené ton chien?
Carrianne : Il dormait.
Un court silence s’installa. Carrianne regarda un peu autour d’elle en soupirant. Puis elle reporta son attention sur son hôte.
Carrianne : Comment tu l’as su?
Carl : Jack me l’a dit tout à l’heure. Qu’est-ce que tu vas faire?
Carrianne : Justement je n’en ai aucune idée. Ne viens pas me conseiller d’aller voir Giovanni! Je sais qu’il me réengagerait, mais je ne veux pas devoir me retrouver avec Élenie. Elle ferait tout pour me rendre la vie impossible et elle essayerait de trouver toutes les raisons du monde pour me remettre à la porte.
Carl : Si c’est ce que tu pense... Tu vas essayer de te trouver un autre emploi en science?
Carrianne : C’est difficile d’être prise au sérieux dans le domaine à mon age. Je pourrais toujours aller travailler à l’épicerie.
Carl : Tu es prête à descendre si bas?
Carrianne : Je pense que oui. Je me demande si je pourrais devenir vétérinaire… ha non je ne supporterais pas d’euthanasier de pauvres animaux.
Carl : Heu… tu veux boire quelque chose?
Carrianne : De l’eau. À l’école quand une personne me demandait ce que je voulais faire, je répondais toujours que je ne le savais pas. Quand j’ai découvert l’O.D.D., j’étais sûr d’avoir trouvé ma vocation et que j’allais y rester toute ma vie.
Carl : Les choses changes. Tiens.
Il lui tendit le verre d’eau qu’elle préféra fixer, sans vraiment le vouloir.
Carrianne : Je pourrais être engagée par l’armée. Ils ont toujours besoin de scientifiques pour leurs armes. Encore là seraient-ils intéressé par une scientifique de 19ans? Au moins avec l’armée je pourrais utiliser l’O.D.D. comme référence puisqu’ils sont au courant de nos activités.   
Carl : Tu viens de dire que tu ne voulais pas refaire des sciences.
Carrianne : Je sais, mais on dirait que c’est la seule chose que je suis capable de faire. Je ne me vois pas serveuse dans un restaurent. Je vais toujours briser la vaisselle… ma vie à été tracée avec les sciences.
Carl : Mais non, tu vas voir! Il y a sûrement un autre travail que tu sauras capable de faire, mieux peut-être que scientifique.
Carrianne : Ha oui! Comme quoi? Missionnaire en Afrique du sud?
Carl : Heu... non. Tu vas voir, avec le temps tu vas trouver. Quand ce sera le cas, tu viendra me voir pour me dire : « Carl t’avais raison, j’ai trouver une job vraiment cool. » Moi je te répondrai : « Tu vois et tu n’as pas eu besoin de devenir missionnaire en Afrique du sud pour ça. »
Carrianne : Ça m’étonnerait! Dominic a dit que sa blonde cherchait des employés pour emballer de la viande à la boucherie.
L’expression de Carl changea légèrement en entendant le nom de Dominic.
Carl : Dominic? Le sorcier?
Carrianne : Oui! Il est super sympathique.
Carl (froid) : Je le connais pas.
Carrianne : Il est nouveau. Pourtant, il me semble que tu as déjà eu une mission avec lui.
Carl : Je suis souvent en mission. Je ne me souviens pas toujours de mes équipiers, même ceux qui restent en vie.
Carrianne acquiesça et se leva.
Carrianne : Je vais te laisser aller dormir, il est tard et tu travailles demain toi.
Carl : Pourquoi? Je n’ai pas besoin de dormir. Reste si tu veux, de plus tu ne m’as pas encore vraiment raconté ce qui c’était passé.
Carrianne sourit et commença son récit, avec tous les moindres détails. Ses explications était tellement complète que l’ont avait l’impression d’avoir assister à la scène. Elle raconta d’abord son obstination avec Jack pour la composition du spray anti-spectre, l’arriver du dieu-démon sans pied et ensuite la querelle avec Élenie. Elle évita de dire qu’elle avait vidé 80% de son eau corporelle en pleurant, mais le tueur se doutait bien qu’elle n’avait pu s’empêcher de verser quelques larmes. Le temps passa sans que les deux jeunes gens ne s’en rendent compte et Carrianne restait une source inépuisable de chose à raconter.
 
11h24pm, Maison de Lorna
 
Lorna descendit du taxi qu’elle avait appelé un peu plus tôt pour retourner chez elle. Elle demanda au chauffeur de patienter pendant qu’elle allait chercher de l’argent à l’intérieur de la maison. Elle se rendit jusqu’à l’entrée et alors qu’elle allait tourner la clé dans la serrure, la porte s’ouvrit brusquement.
Jonathan : Tiens donc tu arrive tôt!
Lorna lui jeta un regard noir et le bouscula pour aller chercher deux billets de vingt dollars pour l’homme à l’extérieur. Elle repassa devant le mangeur d’organes sans lui porter grande attention et alla payer le chauffeur en lui indiquant qu’il pouvait garder la monnaie. Alors qu’elle revenait vers l’entrée, le démon avait pris place dans l’encadrement de la porte et envoyait la main au taxi qui s’éloignait avec un sourire malicieux.
Lorna : Qu’est-ce que tu fais encore ici?
Jonathan cessa son petit manège et reporta son attention sur la sorcière.
Jonathan : Pourquoi es-tu encore de mauvaise humeur? Le médecin t’aurait-t-il enfoncé un thermomètre glacé dans l’orifice de sortie fécale?
Lorna la dévisagea un instant.
Lorna : Quoi? Mais non de quoi tu parles? Je…Pourquoi es-tu encore chez moi?
Jonathan : J’ai cru que puisque nous avions réussi à bien nous entendre tout à l’heure, tu accepterais de m’héberger encore quelque temps. Du moins jusqu’à ce que l’O.D.D. diminue leurs recherches.
Lorna : Et qu’est-ce qui te permet de croire ça? Comment es-tu entré?
Jonathan : Encore et toujours des questions! Sois donc un peu plus coopérative, on a bien réussi à l’hôpital. Fait un effort!
La sorcière leva les yeux au ciel et se décida à entrer. Le démon referma la porte derrière elle et la suivi jusqu’à l’entrée de sa chambre. Elle lui ferma la porte à quelque centimètre du visage.
Jonathan : Allons tu ne vas pas t’enfermer pour si peu?
Il entendit un déclic indiquant qu’elle avait tirer un verrou.
Lorna : Il est tard je dois travailler demain!
Puis le silence ce fût. Le mangeur d’organes alla reprendre place dans le salon. Il s’allongea sur le divan taché de sang et ferma les yeux. Soudain, la télé s’alluma toute seule et un énorme monstre sans nez, possédant sept yeux et deux énormes bras d’un vert très foncé apparut à l’écran. Jonathan se précipita par terre, à genoux, le front contre le sol de marqueterie. 
Démon : Elle est partit? Elle ne ce doute de rien?
Jonathan : Non maître. Elle est naïve! Mais s’il vous plaît parler un peu moins fort elle est dans sa chambre un peu plus loin.
Démon : Alors ta mission, ça avance?
Jonathan : Pas vraiment. Il ne faut pas attirer les soupçons. De plus, je suis recherché par une organisation de tueurs de démon. La femme est justement une sorcière et…
Démon : Je sais déjà ça. Les nouvelles vont vite. Tu aurais aussi battu un vampire à ce qu’il paraîtrait. Seulement pour cette humaine blonde?
Jonathan : Je sais maître. Je suis désolé. Mais grâce à elle je suis encore en vie. Je devais lui venir en aide pour…
Démon : Suffit! Les démons n’aident pas les humains, peu importe ce qu’ils ont fait. Tu aurais dû la laisser mourir. De toute façon, quand tu auras remplis ta mission, ils mourront tous.
Jonathan : Mais maître…
Démon : Ton temps est compté. Tu n’as plus que deux lunes avant la prophétie. Accomplit la mission qui t’as été donnée et c’est tout. Oubli cette femelle humain, concentre toi sur ta tâche.
Jonathan : Oui maître.
Il s’inclina et le démon disparut.
 
3h33am, maison d’Anika
 
La nuit était calme. Dans la petite maison silencieuse de la tueuse, tout semblait mort. Rien ne bougeait, aucun son n’était audible. Cependant, dans sa chambre obscure, Anika semblait avoir le sommeil agité. Elle émettait de petits grognements étouffés et se retournait sans cesse dans ses draps. Elle était seule, personne pour la réconforter, personne pour lui murmurer que tout allait bien, qu’elle ne faisait qu’un cauchemar, Du moins c’est bien ce que quelqu’un de censé aurait dit si il se serait trouver là.
Tout avait l’air si réel!
L’endroit était noir. En fait, elle avait l’impression de se trouver dans le néant. Aucun mur ne l’entourait, lorsqu’elle levait les yeux, il n’y avait pas de limite et elle ne savait même pas sur quoi elle tenait. Était-ce un plancher? Une poutre? Elle n’osait pas bouger de peur de tomber dans cet abîme. Il n’y avait aucun autre son que la voix. Cette voix elle la connaissait bien. Elle aurait préféré l’oublier, ne plus jamais l’entendre, mais voilà qu’elle réapparaissait et ce, après tout ce temps. Elle résonnait en écho, profonde et puissante, partout à la fois.
Voix : Laisse-moi sortir. J’ai changé, j’ai eu le temps de réfléchir. Laisse-moi partir.
Anika : Non! Je sais que tu as tué une famille de cinq personnes. Seulement toi pouvais le faire. Je sais que tu n’as pas du tout changé Michael. Je ne te laisserai jamais sortir.
Michael : Je peux te donner tout ce que tu désires. Tu n’as qu’à demander. En échange de ma liberté bien entendu.
Anika : Je ne veux rien.
Michael : Même pas ton charmant petit Giovanni? Tu l’auras si tu le désires, tu n’as qu’une phrase à dire.
Elle ne répondit pas.
Michael : Aurais-je touché une de tes cordes sensibles?
Anika : Laisse-le en dehors de ça. Ça ne le concerne pas. Peu importe ce que tu feras, rien ne pourra me faire parler. Tue les tous, tout les pauvres humains innocents comme tu les appelles, ça ne changera rien!
Michael : Peut-être, mais je m’amuse à les tuer. Je ne le ferais pas pour faire du chantage, mais bien parce qu’il s’agit d’un agréable passe temps. En passent, j’ai dernièrement fait une apparition dans le rêve de ta chère amie Katia. Dommage que je n’ai pas pu profiter d’elle de mon vivant.
Anika (dents serrées): Tu es vraiment un salo.
Michael : Si tu le dis! Il ne faut pas oublier que je suis le démon des cauchemars. Je vais où je veux et si je suis présent dans leurs cauchemars, je les réalise. Parfois ça peux être long avant d’en trouver un intéressant. Je déteste les rêves de filles. La plupart du temps il y a de l’amour… ça me dégoûte!
Anika : Tiens donc! Et depuis quand?
Michael : Depuis que je suis ce que je suis. Grâce à toi, petite mortelle sans cervelle
Anika : Mais cette petite mortelle sans cervelle détiens le pouvoir de ta liberté.
Michael (soupir) : Ha oui, douce liberté. Il y a tellement longtemps que j’ai entendu le cri d’une femme agonisante, sentit l’odeur du sang se répandant sur un sol de pierre froide. La liberté… DONNE-LA MOI! Je t’en supplie. Ne regrettes-tu pas le temps où nous marchions mains dans la mains sur le bord de l’eau qui reflétait les étoiles?  
Anika (froide) : Jamais!
Michael : Toutes ces nuits où nous avons fait l’amour sur la table et le comptoir de la cuisine. N’était-ce pas le bon temps? Mis a part peut-être quand nous brisions tout ce qui nous tombait sous la main…
Anika : J’ai préféré le moment où j’ai enfoncé le couteau à évider le poisson dans ta gorge.
Michael : Dommage. Pourtant, ta tentative n’as pas totalement réussi, je suis toujours présent… ou presque.
Anika : Tu es un monstre.
Michael : Je suis beaucoup de choses. Jamais tu ne pourras te débarrasser de moi.
Anika : Je trouverai le moyen, même si pour cela je devrai m’empêcher de dormir pour le reste de mes jours en m’injectant du café directement dans les veines.
Michael : Tu souffriras pour rien. Aller, finis-en, prononce la phrase.
Anika : Tu peux toujours rêver.
Michael : Alors je t’y forcerai.
Anika se retrouva attachée sur un mur de grosses pointes acérées qui lui piquaient le dos et les jambes. Un homme aux cheveux brun foncé et à la peau pâle s’avançait vers elle d’un pas rapide mais régulier.
Michael : Ne me dit pas que tu souffres déjà?
Il s’approcha à quelques centimètres de son visage et lui murmura d’une voix calme et d’un souffle glacé sa requête.
Michael : Dit-le, dit-le. Je sais que tu ne veux pas souffrir pour si peu. Ce n’est qu’une toute petite phrase de rien du tout. Nous revivrons de bons moments ensembles. Comme au bon vieux temps. Dit-le.
Anika : Non!
Il posa sa main sur le bras immobile de la femme.
Michael : Tu le dira, tu me libèrera!
Anika : Tu n’as aucune chance.
Il appuya sur le bras pour que les pointes du mur lui transpercent la peau. Anika ouvrit la bouche pour crier, mais aucun son ne pu sortir.
Michael : Ça fait mal hein?
Des larmes commencèrent à couler sur ses joues lisses, du sang glissant en filet chaud et épais sur ses bras jusqu’à ses paumes, mais elle refusa de parler.
Michael : J’ai toujours été très patient. Je peux m’amuser à te trouer de pointes toute l’éternité.
Il lui enfonça la main sur un des pics, qui lui passa bord en bord de la paume. Encore une fois, Anika retint un cri et une grimace de douleur apparut sur son visage.
Michael (soupir) : Ha la souffrance! Quel phénomène fascinant. Tes yeux remplis de larmes, la douleur qui enflamme tes membres… n’es-tu pas tenté de parler?
Il retira, d’un mouvement sec, le membres trouer et ensanglanter des pointes de fer. Il lécha un filet de sang parcourant ses doigts.
Michael : Tu veux? Tu veux le dire? Tu veux que la douleur s’en aille? Qu’est-ce que tu attends? Dit-le!
Anika (murmure) : Je te déteste.
Michael : Faux, tu m’aimes, tu m’as toujours aimé. Combien de temps as-tu fait de l’insomnie après m’avoir tuer parce que je te manquait, que tu t’en voulais? Moi je n’ai jamais cesser de t’aimer, même après ce que tu m’as fait… et que tu me fait encore endurer aujourd’hui.
Il posa sa main sur l’épaule de la tueuse et commença à y appuyer doucement pour que les pics s’y enfoncent très lentement, dans la plus grande souffrance. Une sonnerie lointaine ce déclencha au loin, en s’amplifiant de plus en plus.
Michael : Déjà! À plus tard chérie, reviens vite.
Il colla brutalement ses lèvres contre celles d’Anika qui disparut.
 
Elle se retrouva dans sa chambre, ses couvertures couvertes de son propre sang, son bras, sa main et son épaule trouée et même transpercées. Elle se leva doucement, l’élancement q’elle ressentait lorsqu’elle bougeait était insupportable. Un bruit de succion poisseuse s’échappa de son matelas lorsqu’elle le quitta. Malgré le mal, son corps était entièrement parcouru de spasmes et elle avait la nausée. Son cadran continuait de sonner, sans qu’elle ne puisse l’arrêter. Avec d’interminables efforts, elle tituba en dehors de la pièce, essayant d’empêcher son bras blessé de pendre dans le vide avec sa main valide. Elle alla dans la cuisine, s’empara du téléphone et appela son patron. Le comptoir supportant presque tout le poids de son corps atrophié.
Giovanni (endormi) : Allô?
Anika : C’est Anika. J’ai besoin de…soins, fait vite… j’ai mal.
Giovanni : Ok, tu es chez toi?
Anika : Oui, vite.
Giovanni : Je t’envois l’ambulance de la compagnie. Reste calme, je te retrouverai à l’infirmerie plus tard.
Elle raccrocha et se laissa glisser jusqu’au sol où elle se recroquevilla en chien de fusil pour tenter de calmer ses désagréables convulsions. De plus, elle avait si froid.
 
4h04am, maison de Mathieu et Carrianne.
 
Carrianne entra silencieusement par sa fenêtre de chambre, pour passé inaperçu. Sa conversation avec Carl s’était étendu plus longtemps que prévue. Elle s’était d’ailleurs sentit très mal en apercevant l’heure. Bien qu’il n’avait pas l’air si fatigué, elle espérait que cela ne lui nuise pas dans son travail. Elle referma discrètement la fenêtre, mais alors qu’elle s’apprêtait à retourner au lit, elle sursauta en voyant Mathieu dans l’encadrement de la porte, les bras croisés.
Mathieu (en colère) : Où es-ce que tu étais?
Carrianne : Je prenais une marche. Qu’est-ce que tu fais dans ma chambre?
Mathieu (mauvaise humeur) : Je m’imagine toutes les horribles choses qui aurait pu t’arriver. Pourquoi tu es allée prendre une marche? Tu aurais pu laisser un mot, avertir quelqu’un, tu n’as rien fait pour me dire où tu allais. Tu aurais pu avoir un accident, être kidnappée, violée, tuée, tu aurais pu te suicider…
Carrianne : J’ai n’ai aucune envie de me suicider. Je suis aller marcher pour me changer les idées. C’est tout!
Mathieu : Tu savais qu’il y avait un pervers hier soir qui t’espionnait par la fenêtre? Il aurait pu t’attaquer, te violer, te tuer…
Carrianne : Tu vois ma mort partout! Je suis ici, je suis en vie, tout va bien, arrête de dramatiser.
Mathieu : Tu es ma sœur, c’est normal que je m’inquiète. Je ne dramatise pas, il arrive de ces choses tous les jours, tu devrais regarder le journal télévisé.
Carrianne : Qu’es-ce que tu faisais dans ma chambre à cet heure? Tu sais que je ne travaille pas.
Mathieu : Ton chien grattait dans ta porte pour sortir. Je suis venu lui ouvrir et j’ai découvert que tu n’étais plus là.  
Carrianne : C’est bon je suis là maintenant! Si tu ne vas pas t’habiller, tu vas être en retard et tu pourrais te faire renvoyer toi aussi. Il ne manquerait plus que ça.
Mathieu tourna les talons et alla s’enfermer dans la salle de bain. Carrianne s’habilla et sortit Ghost pour qu’il aille faire ses besoins. L’atmosphère du petit déjeuner resta lourde et silencieuse. Mathieu avait choisi de se faire un gruau aux pommes et cannelle, deux rôties à la confiture de fraises et un pamplemousse saupoudré de sucre. Il accompagne le tout d’un grand verre de jus d’orange. De son côté, sa sœur se servit un bol de céréale et bu un bon café chaud.
Mathieu : Qu’est-ce que tu comptes faire aujourd’hui? Vas-tu aller faire des demandes d’emplois?
Carrianne : Oui sûrement.
Mathieu : Tu vas aller à la boucherie où la femme de Dominic travaille?
Carrianne : Peut-être, je vais voir.
Mathieu secoua la tête de bas en haut pour approuver, se leva de table et ramassa sa vaisselle. Il jeta ses pelures de pamplemousse à la poubelle et retourna à la salle de bain pour se brosser les dents. Carrianne en profita pour aller jeter ses céréales gonflées de lait et changea l’eau de Ghost. Lorsque le tueur sortit de la salle de bain, il ramassa ses clés sur la table de salon, enfila un manteau d’automne et sortit sans un mot. Sa sœur était à nouveau seule. Elle soupira et alla s’habiller dans sa chambre pour ensuite aller taper un Curriculum Vitae potable.
 
5h07am, bureau principal, O.D.D.
 
Lorna s’était levée au son du cadran tôt ce matin là. Elle avait été faire sa toilette, pris une orange en guise de déjeuner et s’était verser du café dans une tasse thermos avant de quitter la maison. Elle n’avait accordé aucune attention au démon qui dormait sur le sofa. Elle s’était ensuite précipiter au 10e étage pour essayer d’expliquer son absence à son patron. Elle entra en trombe sans même frapper.
Lorna : Je peux tout vous expliquer!
Giovanni et Rachelle fixèrent l’intruse.
Lorna : Ha… désoler, je reviendrai plus tard.
Giovanni : Un instant! Où étais-tu hier?
Lorna : Je peux tout vous expliquer, mais comme vous êtes occupés, je vais attendre dans la salle en face. Je ne suis pas pressée.
Giovanni : Non, je peux bien entendre tes explications maintenant, Rachelle étudie un dossier présentement.
Rachelle (concentrée) : J’ai presque fini.
Lorna : Et bien… avant hier, vous aviez confié à Carl et Nikita une affaire de vampire.
Giovanni : Je m’en souviens très bien, je n’ai pas eu le rapport de Carl et le vampire a fait deux autres victimes hier soir. Ils ne l’ont donc pas exterminé. Continu.
Lorna : Et bien après que vous leur ayez donner cette mission, Carl est venu me voir pour me demander de changer de place avec lui. Après un certain temps de supplications de sa part, j’ai acceptée.
Giovanni : Et parce que ta as fait cette mission tu as cru pouvoir prendre congé?
Lorna : Non, nous avons trouvés le repaire du vampire, il m’as mordu et essayer de me tuer, vous avez la preuve qu’il m’a aussi cassé le poignet et je me suis ramassée à l’hôpital, sans que je sache ce qui c’était passé.
Il y eu un court silence, le temps que Lorna reprenne son souffle. Giovanni remarqua la plâtre qui avait été fait à la main de son employée.
Giovanni : Rachelle est-ce que tu pourrais aller travailler sur ce dossier à la bibliothèque et revenir me voir lorsque tu auras trouvée le moyen d’exterminer ces petits démons?
Rachelle : Oui, pas de problèmes.
Giovanni : Merci! Donc, hier tu as passé la journée à l’hôpital. C’est bien ça?
Lorna : Oui!
Giovanni : Nikita était avec toi?
Lorna : Avant l’hôpital seulement, après je ne sais pas ce qui c’est passé.
Giovanni : Comment as-tu fait pour te rendre à l’hôpital?
Lorna (mal à l’aise) : Heu…je n’en ait aucune idée. Probablement un bon samaritain qui passait dans le coin.
Giovanni fronça les sourcils en guise de questionnement, mais ne chercha pas à en savoir plus pour le moment.
Giovanni : Et c’est bien Carl qui t’as demander de le remplacer?
Lorna : C’est bien ça!
Il appuya sur le bouton du haut-parleur et fit venir le tueur dans son bureau.
Lorna : Vous n’allez pas le renvoyer toujours?
Giovanni : Non, nous avons besoin de lui. Une dose de discipline est cependant de mise. Ce garçon va devoir comprendre que les décisions ici ce n’est pas lui qui les prend, mais bien moi.
Lorna (enfantin) : Ho ho, patron va être méchant!
Giovanni : Tu seras la prochaine.
Lorna se tût. Carl finit par arriver, l’air toujours aussi bête et peut-être encore plus qu’à l’habitude. Des cernes étaient bien visible dans son visage ce qui le rendait encore moins sympathique qu’à l’ordinaire.
Giovanni : Tu savais que la mission du vampire avait été confiée à Nikita la sorcière et à Carl le tueur? Pas à Lorna une autre sorcière!
Carl : Je sais, mais elle est capable de se défendre, je me suis dit qu’elle n’aurait pas de problèmes avec un tout petit vampire.
Giovanni : Ce tout petit vampire l’a envoyée à l’hôpital et Nikita n’a pas donné signe de vie depuis. Tu crois que c’était un acte responsable?
Le ton de Carl était tout à fait indifférent et Giovanni tentait de garder son calme malgré le fait que cette attitude l’énervait beaucoup.
Carl : Je ne vois pas le futur, je ne pouvais pas savoir ce qui allait arriver.
Giovanni : Mais tu aurais pu venir me dire que tu avais autre choses de prévu et j’aurais trouvé un autre tueur qualifié.
Carl : Je croyais que vous ne voudriez pas que j’annule.
Giovanni : Tu aurais dû avoir une excellente raison.
Carl : Ce l’était.
Giovanni : Et en quoi consistait cette raison?
Carl : Je n’ai pas à me justifier, ça ne vous regarde pas!
Giovanni : Je suis ton patron et ce sont de mes affaires si un de mes employés se retrouve à l’hôpital à cause d’un autre employé qui est trop prétentieux pour remplir une mission.
Lorna : Monsieur, je ne veux pas m’interposer, mais…
Giovanni : Je parle à Carl en ce moment!
Carl : Justement vous avez terminé? Salut!
Il vint pour partir, mais le patron le rappela.
Giovanni : Minute, je n’ai pas fini de te parler.
Carl : Mais moi j’ai fini d’écouter! Par contre, pendant que j’y pense, vous savez quel autre de vos employés est incompétent et prétentieux?
Giovanni : Non, mais je vois pas ce que…
Carl : Élenie!
Giovanni : Élenie? Pourquoi Élenie? Elle est très compétente et remplis bien ses fonctions de…
Carl (le coupant) : Vous saviez qu’elle avait renvoyée Carrianne?
Lorna se tourna rapidement vers le tueur révolter et Giovanni qui ne savait plus quoi dire.
Carl : Et oui, votre chère scientifique en chef a renvoyée une de vos meilleures employées en sciences. Vous savez, celle qui est gentille avec tout le monde, qui a récemment découvert un corps grâce à son chiot qu’elle à eu la bonne idée d’emmener. Celle qui est toujours de bonne humeur et qui est la meilleure pour intégrer les recrues grâce à tout ses contacts. Oui Carrianne!
Il tourna les talons et sortit en claquant la porte. Le cerveau de Giovanni continuait d’analyser les derniers mots. Il n’eut pas le temps de réagir avant que le tueur ne quitte la pièce. Lorna en était tout aussi surprise.
Lorna : Lui, il est au bord des nerfs.
Giovanni acquiesça.
 
7h08am, infirmerie, O.D.D.
 
L’ambulance était arrivée hâtivement chez la tueuse et elle avait été emmenée d’urgence à l’infirmerie de l’organisation. Un médecin avait pansé ses blessures et avait tenter d’obtenir des informations sur la provenance de tels marques. Anika avait essayer de lui expliquer que ce n’était pas elle qui en était l’auteur, mais ne voulait pas non plus lui dire que cela c’était produit dans son sommeil. Giovanni aurait le droit ce savoir, mais seulement lui. Après s’être débattue avec toutes les forces qui lui restaient, Anika reçu une injection de tranquillisant d’une infirmière pour l’aider à dormir. Rapidement tout devint noir, elle se retrouva encore une fois dans cette abîme si peu rassurante et la voix malveillante résonna à nouveau à son oreille.
Michael : Déjà? Je ne t’attendais pas de si tôt. Je pensais que tu aurais essayé de dormir le moins possible. Je me trompais!
Anika : Je n’avais pas l’intention de venir.
Michael : Dommage. Je t’ai manqué?
Anika (sarcastique) : Comme si ça pouvait être le cas.
Michael : Alors, cela devrait-il dire que tu ne veux toujours pas me libérer?
Anika : Tu es perspicace!
Michael : Très bien, j’ai mis au point une nouvelle technique de torture. Tu me diras ce que tu en penses. Je l’appelle « la table surprise »!
Il se matérialisa en humain et Anika se retrouva encore une fois immobilisée, couchée sur une table remplie de trous.
Michael : Tu vas voir, c’est très amusant. Mis apport pour toi!
Anika : Michael arrête!
Michael : Quoi tu oses me donner des ordres? Vilaine fille. Je crois que cette table te servira à la fois d’instrument de torture, mais aussi de correction.
Un jet de feu sortit des trous sous sa nuque et lui brûla la peau. Elle cria.
Michael : Tien, cette fois tu te permets de crier? Peut-être qu’avec le temps, tu voudras parler. Mais ne t’en fais pas, le feu ne sera pas ma seule arme.
Anika (pleure) : Arrête, je t’en pris.
Michael : Tu supplies, mais tu ne me libères pas!
Des jets d’acide vinrent lui brûler le dos.
Anika (crie) : ARRÊTE!
Michael : Quoi encore des ordres? Tu n’apprends vraiment pas vite dit donc!
Des milliers de petits scorpions de toutes sortes sortirent de tous les trous sous son corps immobilisé. Elle se mit à crier et à essayer de se débattre, mais seule sa tête pouvait bouger.
Michael (moqueur) : Ha oui, c’est vrai, tu as une phobie des scorpions!
Anika (panique) : ARRÊTE, S’IL TE PLAÎT! ARRÊTE!! JE VAIS LE DIRE, JE VAIS LE DIRE! ENLÈVE LES!!!!!!
Il claqua des doigts et tous les scorpions, ainsi que la table de torture disparurent. Anika retrouva la liberté de ses mouvements. Le décor changea pour un confortable et luxueux salon. Un feu de foyer crépitait près de deux gros fauteuils de velours rouge. Michael arriva, vêtu d’un smoking noir.
Michael : Assis-toi, mets-toi à l’aise. Tu aimes mon costume? Je l’ai choisi pour le jour où je serais libéré.
Il prit place dans l’un des fauteuils.
Michael : Ho j’oubliais! Tu veux boire quelque chose?
Anika ne bougeait pas. Elle ne parlait pas. Des larmes coulait le long de ses joues et son corps était parcouru de spasmes.
Michael : Arrête de pleurer! C’est un grand jour, je vais être libre. Tu es encore traumatisé par les scorpions? Mais non voyons, ils sont partit.
Elle ne répondit pas.
Michael : Dit moi, dans le monde réel, c’est le jour ou la nuit en ce moment?
Aucun son ne sortit de sa bouche.
Michael : Tu as besoin des scorpions pour parler? Je les fais revenir si tu veux!
Il vint pour claquer des doigts.
Anika : NON!!
Michael : Alors qu’attends-tu pour le dire? 
Anika (murmure) : Je ne peux pas faire ça.
Michael : Et pourquoi?
Anika : Parce que tu vas tuer, tu tueras les innocents et les familles.
Michael : Exactement! N’est-ce pas magnifique!? Dans cette dimension il fallait que quelqu’un fasse un cauchemar pour que je puisse tuer. Aujourd’hui, je n’aurai plus besoin d’attendre ce moment. Je vais voir une personne, lire les choses qui lui font le plus peur dans son esprit et ensuite les réaliser pour transformer sa mort en expérience des plus désagréable soit-elle. C’est fantastique!
Anika : Tu es un monstre.
Michael : Tu trouves? Je me trouve plutôt beau garçon pour être un monstre, mais merci!
Anika : Après ta libération je promets de te tuer.
Michael : Tu pourras toujours… rêver.
Il dit ce dernier mot avec une certaine joie dans la voix.
Michael : Donc, tu la dit cette phrase? Formule? Chose qui doit me faire sortir d’ici?
La tueuse prit une grande inspiration et entre deux sanglots récita la phrase libératrice.
Anika : Moi, Gardienne du cauchemar, je te libère de cette dimension. Je te rends ta liberté.
Le démon commença à s’effacer. Il souriait.
Michael : À la prochaine! Ho! J’allais presque oublier. J’ai jeté un petit sort sur cet endroit. Celui qui me libère y reste prisonnier à jamais. Ça évite qu’il tente de m’y renfermer par la suite tu comprend. Salut!!
Il disparut complètement. Anika Fut plongée dans un noir total. Le décor avait été créé par Michael et maintenant qu’il n’était plus la, il n’y avait plus rien. Elle était coincée dans la dimension des rêves pour l’éternité.
 
7h54am, infirmerie, O.D.D
 
Giovanni réussi à se libérer un moment de l’emprise de son travail pour descendre à l’infirmerie. Il avait hâte de savoir ce qui avait bien pu arrivé à la tueuse, tout en espérant qu’il n’y ait rien de trop grave. Des infirmières entraient et sortait en courant dans une chambre où il s’emblait y avoir une urgence. Il en arrêta une au passage pour connaître la raison de cette agitation.
Giovanni : Excusez-moi! Que ce passe-t-il dans cette chambre?
Infirmière : Bonjour monsieur, il s’agit d’une femme qui nous a été emmené d’urgence tôt ce matin. Elle était bien amochée si vous voulez mon avis, mais rien d’inquiétant pour sa vie, mis apport le fait qu’elle avait perdu une quantité considérable de sang. Un médecin a pansé ses blessures et nous lui avons fait une tranfusion de sang.
Giovanni : Cette femme se nomme-t-elle Anika?
Infirmière : Oui monsieur c’est bien elle. Je crois même que c’est vous qui avez envoyé l’ambulance la chercher n’est-ce pas?
Giovanni : Oui, elle m’as appeler en panique ce matin j’ai cru bon de lui envoyer une équipe médicale. Pourquoi est-ce qu’il y a autant d’agitation dans sa chambre?
Infirmière : Et bien après avoir soignée la dame, le médecin nous à recommander de lui injecter un tranquillisant pour réduire sa douleur et lui permettre de dormir.
Giovanni : Donc elle viens de s’endormir?
Infirmière (mal à l’aise) : Pas…pas tout à fait.
Le patron dévisagea l’infirmière pour l’inciter à s’expliquer.
Giovanni : Comment ça pas tout a fait? Qu’est-ce qui ce passe bon sang?
Infirmière : Et bien…Son sommeil est devenu très agiter et soit de nouvelles blessures sont apparut pendant qu’elle dormait, soit nous avions oublier de soigner certaines d’entre elle.
Giovanni : Donc vous êtes en train de la soignée. Elle dort ou pas?
Infirmière : Écoutez monsieur je ne suis pas médecin, je ne peux donc pas répondre à vos question. Si vous le permettez, je vais aller vous en chercher un.
Giovanni se sentit agacé par le comportement de l’infirmière et tenta d’aller voir par lui-même dans la chambre de son employée. La femme le rattrapa pour l’en empêcher.
Infirmière : Monsieur s’il vous plaît, attendez que j’aille vous chercher un médecin avant de faire quoi que ce soit.
Giovanni (impatient) : Madame! Si vous ne me dites pas immédiatement ce qui ce passe, j’entrerai dans cette chambre et personne ne pourra m’en empêcher.
L’infirmière le dévisagea un moment, hésitant à lui répondre. Voyant qu’il insistait et sachant qu’il était plus haut dans la hiérarchie de l’organisation qu’elle, elle se décida à parler.
Infirmière : Mademoiselle Anika nous à quitter monsieur. Elle est décédée. Je suis désolée.
 
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